Le wine crowdfunding selon Terra Hominis

Terra Hominis

Faire appel à la générosité de monsieur ou madame tout le monde plutôt que de contracter un prêt à la banque pour financer un projet ; un concept ingénieux que propose Ludovic Aventin, fondateur de Terra Hominis, pour acquérir pour quelques centaines d’euros un bout de vignoble.

Niché sur la commune de Cabrerolles à plus de 400 mètres d’altitude, le domaine de Mas Angel voit le jour en 2009, grâce à l’association et à la participation financière de 92 personnes. Tous ces contributeurs forment le réseau de Ludovic Aventin, ancien caviste originaire de Rouen, aujourd’hui fondateur et directeur de Terra Hominis, une société de financement participatif spécialisée dans l’achat de vignobles.

« Beaucoup de gens rêvent d’avoir leur propre vignoble et de produire leur vin, or cela coûte cher de concevoir de A à Z un domaine » explique Ludovic Aventin. Il ajoute qu’à l’époque lui-même a rencontré des difficultés pour financer l’acquisition du domaine de Mas Angel « j’ai fait appel aux banques qui ont refusé de me prêter de l’argent. Je me suis alors tourné vers ma famille, mes amis et mon réseau de professionnels. Séduits par mon projet, ils ont pris des parts dans le domaine à hauteur de 1300 euros la part. »

Face à la grande réussite et à l’engouement suscité par Mas Angel, l’ancien-caviste fonde officiellement en 2011, la société Terra Hominis.

« Dans notre philosophie, nous sommes propriétaires du vignoble, mais demain les bénéficiaires seront nos enfants et petits-enfants. L’idée est réellement de transmettre, non pas la valeur financière, mais l’amour du vignoble. » Aussi, ici, on ne s’adresse qu’à un public de passionnés.

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Le wine crowdfunding : un modèle économique plus viable qu’une banque ?

Selon la taille du vignoble, le projet rassemble entre 100 et 130 associés et propose une participation financière qui varie à hauteur de 1300 à 2500 euros la part.

Ludovic Aventin confie qu’en contrepartie : « chaque année, les contributeurs perçoivent 4,5 % de ce qu’ils investissent et uniquement en valeur bouteille. Ce qui nous intéresse ici, c’est avant tout le plaisir. Nous ne sommes pas des spéculateurs. »

Ils bénéficient régulièrement de newsletters de leur domaine et sont conviés à venir aux assemblées générales, vendanges et fêtes organisées par le domaine. Les contributeurs s’approprient ainsi totalement le vin.

Le wine crowdfunding est un véritable moyen de substitution qui permet de renouveler les générations d’agriculteurs en finançant les repreneurs. Plutôt que de souscrire un prêt bancaire coûteux, les associés gagnent davantage à adhérer à une SCI (société civile immobilière). Les contributeurs sont guidés par des valeurs fondatrices comme la convivialité, le partage et le fait de sécuriser leur investissement dans la terre.

Pour ne faire courir aucun risque aux associés, la SCI sécurise l’investissement en dissociant le foncier de l’exploitation viticole. Ils sont juridiquement propriétaires du vignoble, mais ne sont pas responsables financièrement en cas de pépins. Qu’il pleuve ou qu’il grêle abondamment durant plusieurs années, le contributeur n’aura pas à mettre la main à la poche. Toutefois, un risque peut subsister au commencement du projet, celui de planter de vieux cépages sur une partie du domaine et d’obtenir des vins de qualité moyenne.

Une fois les vignes achetées, la SCI et les confie à un vigneron d’expérience qui a la prétention de produire d’excellents vins. Le vigneron agit en toute autonomie et selon son libre arbitre. En outre, il peut tout à fait envisager le développement de l’œnotourisme de la région ou le financement de projets comme la plantation de chênes truffiers, grâce aux participations financières. Cerise sur le gâteau, si l’année est favorable, les associés recevront en plus de leurs bouteilles quelques truffes.

Juliette Durieux

 

2 réflexions sur « Le wine crowdfunding selon Terra Hominis »

  1. Les infos présentées sont pertinentes et intéressantes. Cet article est pas mal du tout, cela permet d’y voir un peu plus clair car le sujet est finalement moins évident qu’il n’y parait.
    Valentin Pringuay / Presse-citron.net

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    1. Merci pour votre message ! N’hésitez pas à me poser des questions sur des sujets qui vous intéressent et qui pourraient donner lieu à une enquête, puis à un article !
      Excellente journée !
      Juliette Durieux

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